Des Français en voyage au Canada pendant la pandémie de Coronavirus

Texte de Pauline Viaud

Je suis arrivée à Vancouver en septembre 2019 avec mon chéri dans le cadre d’un working holiday visa.

Nous avons acheté un superbe truck-camper dénommé Jack et nous avons voyagé pendant trois mois en Colombie-Britannique, Alberta, Yukon et Alaska, et passé du temps sur les îles : Haida Gwaï et Vancouver Island.

Depuis fin décembre, nous vivons et travaillons sur l’île de Vancouver, nous sommes installés dans un camping à Campbell River. Notre plan était d’y rester jusqu’à mi-avril, date à laquelle mes beaux-parents arrivaient et nous avions prévu de vadrouiller ensemble sur l’île et autour de Vancouver pendant trois semaines. Notre idée c’était ensuite de retourner dans les rocheuses Canadiennes puis descendre au parc de Yellowstone, traverser les États-Unis et retrouver des membres de nos familles qui avaient prévu le voyage, à Montréal, en juillet et en août.

Nous vivons beaucoup dehors, avec les signes du printemps qui s’annonçaient depuis quelques semaines, nous nous réjouissions d’entamer bientôt une nouvelle étape de notre aventure !

Nous entendions parler du virus, mais cela semblait si loin…

COMME UNE ENTRÉE EN GUERRE

Le 16 mars, tout a basculé. La France est entrée en confinement et le Canada a pris des mesures sérieuses pour éviter la propagation du virus. Toute la journée, la radio au travail diffusait des informations que mes collègues m’expliquaient. Ça ressemblait à une entrée en guerre.

Les lieux publics allaient fermer et j’ai perdu quelques jours plus tard mon travail, car le pressing a dû fermer faute de clients suffisants.

Nous sommes inquiets pour nos familles et amis en France, même si pour l’instant tout le monde va bien. Nous sommes inquiets pour nos amis voyageurs aux quatre coins du monde, mais pour l’instant tout le monde va bien. Nous sommes donc assez connectés aux informations et échangeons des messages et appelons beaucoup nos proches.

Nous ne sommes pas inquiets pour le Canada. Nous avons l’impression que le pays a pris des mesures rapidement pour lutter contre la propagation du virus et que les gens respectent les consignes.

LA VIE NOMADE COMPLIQUE UN PEU LES CHOSES

Nous sommes cependant très prudents, car avec notre vie au camping, nous utilisons beaucoup les parties communes : wc, douche, laverie…

Nous devons partir du camping le 1er avril, car notre emplacement est réservé. Nous avions initialement prévu de rester dans les parages pour les 3 semaines restantes de travail.

Mais aujourd’hui, nous nous demandons quoi faire. Antoine travaille encore dans le bâtiment et s’est engagé à rester jusqu’à la fin du chantier, environ mi-avril.

Dans la configuration actuelle, nos options sont :

  • Aller comme prévu sur un parking à proximité du chantier, mais les toilettes sont fermées.
  • Prendre une location pour les deux semaines à venir, mais puisqu’il n’y a plus qu’un de nous qui travaille, cela n’est pas une bonne idée financièrement.
  • S’installer dans le jardin du patron d’Antoine.

Décision à prendre rapidement ?

Dès que le chantier sera terminé, notre idée est d’essayer de faire le périple prévu dans le sud de l’île, mais nous devons nous renseigner sur les lieux encore ouverts puisque BC park ferme ses lieux publics, dont les campings que nous utilisons habituellement.

Bien sûr, nous devons admettre l’annulation ou le report de la venue de mes beaux-parents.

INQUIÉTUDE DANS L’AIR

Notre crainte aujourd’hui, c’est que le Canada passe en confinement strict. Si cela devait arriver, les problématiques citées plus haut seraient les mêmes. En fait, ce dont nous aurions besoin si cela arrive, c’est un emplacement gratuit, autorisé, avec de l’eau, pour patienter !

Quant au fait de traverser les États-Unis, on se doute que cela ne sera pas possible, et on fera autrement, ce n’est pas un problème. Nous espérons juste qu’on vienne à bout de ce méchant virus partout dans le monde.

Nous avons envisagé de trouver un emplacement isolé, dans la nature, près d’une rivière pour l’eau courante, et d’un lac pour pêcher. Nous profiterions de la nature en attendant que cette période tellement particulière passe. Nous sommes autonomes en électricité grâce aux panneaux solaires, et avons des recharges de propane pour le four, le frigo et le chauffage. Mais nous ne pouvons pas imaginer nous couper du monde et ne plus être en contact régulier avec nos proches !

Nous n’avons à aucun moment envisagé de rentrer en France. Nous avons prévu de rester au Canada jusqu’en octobre. Même si nous devons modifier notre organisation pour les mois à venir, nous nous adapterons et nous prendrons le temps d’explorer ce magnifique pays dans la mesure du possible !

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