5 fois où j’ai dépassé mes peurs en voyage

Texte de Pauline Viaud

Je ne me qualifierais pas de peureuse ou d’angoissée de manière générale. J’ai pris la décision de partir seule pour la première fois assez rapidement. Ce fut d’ailleurs une expérience en Amérique du Sud de quelques semaines, assez intense et pas si facile.

Pourtant, un an après, j’ai décidé de partir de nouveau toute seule pour un an en Australie.

En fait, une fois la décision prise, je l’ai annoncé, demandé un accord de mon travail pour une année sabbatique, et puis voilà ! J’ai fait une demande de visa, acheté un billet d’avion et c’était parti !

Je n’ai pas du tout eu peur à ce moment-là, je me disais que je tentais quelque chose et que si cela ne se passait pas comme je voulais, je rentrerais plus tôt et puis c’est tout ! Je voulais me faire ce cadeau de partir à l’aventure.

OSER AU PÉROU

Par exemple, en voyageant seule, il a fallu que j’aille plus vers les autres, que ce soit pour demander un renseignement dans la rue, ou poster une annonce sur un groupe Facebook pour trouver des gens avec qui faire une activité. Et tu sais quoi ? Cela s’est toujours bien passé !

Au Pérou, j’ai passé quelques jours avec un couple rencontré dans une auberge. Je voulais ensuite aller en Bolivie. La femme me dit : « c’est très simple, tu montes dans un minibus collectif, tu vas à la gare et tu achètes ton ticket de bus », et pendant qu’elle m’explique cela, un colectivo arrive et elle me pousse presque (très gentiment) dedans.

Je parlais peu espagnol, je n’avais pas pris le temps de préparer ce que je voulais vraiment. J’ai donc eu un petit coup de stress !

Je pense qu’elle ne s’est pas rendu compte du tout que pour moi cela avait été un peu brutal ! Mais arrivée à la gare, j’ai trouvé mon itinéraire, mon ticket de bus et j’ai repris un colectivo pour le chemin du retour ! ? ouf !

Dépasser ses peurs, c’est peut-être simplement OSER – mot que j’aime beaucoup – ou alors saisir l’occasion de faire quelque chose de nouveau !

ESSAYER EN THAÏLANDE

Lors d’un voyage, j’ai rejoint deux couples d’amis en Thaïlande. Lorsque nous avons loué des scooters, comme nous étions cinq, j’ai dû prendre le mien. J’ai très peu conduit de scooter dans ma vie !

Mais j’ai pris sur moi d’essayer, en étant très prudente, et cela s’est très bien passé !

Je me souviens de mon sentiment de liberté et de fierté sur les petites routes de l’île de Koh Lanta ! C’est un très beau souvenir. J’ai renouvelé l’expérience dans d’autres pays, et notamment au Vietnam où avec un copain nous faisions de plus longs trajets, avec chacun notre scooter et nos bagages, dans une circulation compliquée.

S’ÉCOUTER EN INDONÉSIE

Dans les îles Sulawesi en Indonésie, un endroit connu pour la présence de requins-baleines, mes compagnons de voyage du moment souhaitaient aller nager avec eux. Je n’étais pas partante au départ, pour plusieurs raisons, mais finalement, nous étions cinq et j’ai décidé de suivre le mouvement.

Je suis arrivée avec la 2ème vague de tuk-tuk sur le lieu. Mon amie Alice, qui a plus d’expérience en plongée sous-marine, venait de le faire et me prévient que c’est particulier et un peu effrayant. L’eau est trouble, les requins-baleines sont agités et les conditions de sécurité bof… OK… Mais elle nous donne des conseils comme de ne pas nous approcher des petits bateaux de pêche qui excitent et nourrissent les requins.

Avec Seb, nous décidons après un petit moment de réflexion d’y aller tout de même, mais en douceur. J’annonce que si je ne le sens pas, je ferai demi-tour. Nous avons nos masques et palmes, nous entrons dans l’eau. Bien sûr qu’à ce moment-là, j’ai peur !

Nous restons à bonne distance des bateaux, l’eau est trouble et quand, nous voyons la première grande masse sombre de plusieurs mètres s’approcher dans l’eau ; ouhhhh que ça fait peur ! Nous restons calmes et prudents. Nous voyons plusieurs requins (ils sont inoffensifs pour l’homme, mais un accident pourrait se produire s’ils nous donnent un coup de queue par exemple). Je crois que je ne suis pas restée longtemps dans l’eau. Je les ai vus, j’étais contente, mais comme je n’étais pas hyper sereine, j’ai préféré que cette expérience reste brève. Cela reste un souvenir mitigé, car ce ne sont pas de bonnes conditions d’observation, ni pour les animaux ni pour les hommes.

Une de nous cinq n’était de base pas à l’aise dans l’eau. Nous lui avons tous déconseillé d’y aller à la nage, en précisant pour ma part que je ne pourrais pas l’aider dans la situation présente, n’étant pas très à l’aise moi-même. Elle a donc choisi l’option d’approcher les requins sur l’eau, en restant dans un bateau de pêcheur.

Je tire de cette expérience la morale que s’écouter, ne pas se forcer, est la chose la plus importante. On peut tenter des expériences, sans se mettre en danger.

APPRÉHENDER EN GUADELOUPE

J’ai eu quelques appréhensions avant de nouvelles expériences, comme lors de mon baptême de plongée en Guadeloupe.

Je pense aussi aux fois où je me suis retrouvée dans un taxi (vrai ou faux ?) seule, les nuits dans des logements glauques… C’est aussi à ce moment que j’imagine les pires trucs. Je me rappelle alors que d’imaginer un scénario effrayant ne m’aidera pas alors je positive et je laisse passer ce moment désagréable.

Et pour la plongée, qui est un domaine qui ne m’est pas familier, j’ai ensuite passé quelques jours consacrés à cette activité en Thaïlande, pour être plus à l’aise et mieux profiter des fonds marins.

GOÛTER À LA VRAIE PEUR EN AUSTRALIE

Ma plus grande peur, et là c’est vraiment avec un grand P, c’est le saut en parachute en Australie ! J’ai toujours dit que je voulais le faire un jour. J’étais avec deux copains voyageurs, dans un lieu magnifique, réputé pour cette activité. Nous étions partants tous les trois. Nous nous sommes inscrits, le saut était prévu deux jours plus tard. Et là, je t’avoue que j’ai VRAIMENT eu peur !

Dès que nous en parlions, mon cœur voulait sortir de ma poitrine ! Je n’avais jamais ressenti ça avant. D’autant que les gars regardaient sur internet les risques, le nombre d’accidents et de morts… Rien pour me rassurer ! J’avais pris l’assurance en cas de problème et seulement prévenu mon frère de ce que je m’apprêtais à faire le lendemain. Ma mère et ma sœur sont bien plus angoissées que moi de manière générale et comme là j’avais peur pour une fois, je ne voulais pas communiquer avec elles pour qu’elles me fassent encore plus peur !!!

Nous avons pris un verre la veille en nous disant que c’était peut-être le dernier ! Et la nuit, seule dans ma tente, a été agitée… mais j’ai décidé d’avoir confiance, quoi qu’il arrive.

Lorsque nous sommes montés tous les trois avec nos moniteurs dans le tout petit avion et que nous avons commencé le trajet, tout mon corps s’est mis à trembler pendant que mon instructeur me harnachait dans le dos. Rien que d’en parler, je revis ces émotions fortes. Il m’a demandé pourquoi je tremblais. Sérieux ? ?

Puis il m’a dit dans un style très australien : « relax, ça va bien se passer ». J’étais la dernière à sauter. Arrivé à la hauteur de 4000 mètres, tout s’est passé extrêmement vite. J’ai vu mon pote Julien tomber littéralement de l’avion… et je n’ai pas eu le courage de regarder pour Thomas !

Quand ça a été mon tour, j’ai mis toute ma confiance dans mon instructeur, cerveau en mode « off », je n’avais pas grand-chose à faire à part plier les jambes et mettre la tête en arrière (position appelée de la banane !). Je m’étais dit la veille qu’il fallait absolument réussir à crier pour évacuer (et ne pas exploser peut-être !).

Pendant la chute libre de presque une minute, j’ai bien réussi cette mission et j’ai hurlé très fort dans les oreilles de mon instructeur !!!! Et puis j’ai ouvert les yeux, le parachute s’est ouvert, et je volais, au-dessus des îles paradisiaques de la côte Est australienne… Quelle sensation pourrait être plus planante ? Bon, d’accord, j’ai à nouveau serré les dents avant et pendant l’atterrissage, parce qu’on arrivait assez vite au-dessus d’une forêt ! Ce saut en parachute reste un souvenir extraordinaire.

Je ne pense pas que je le referai un jour. Mais parfois, quand je dois faire quelque chose qui m’effraie, du genre un (petit) saut dans l’eau, je me dis : « j’ai sauté en parachute, je peux le faire » !

CONTINUER À ALLER DE L’AVANT

Je ne voyage pas POUR dépasser mes peurs, mais dans les faits, cela se produit. Car dans l’aventure, des occasions se présentent. Je suis fière de pouvoir raconter ces quelques anecdotes, d’avoir surmonté mon appréhension, mais le plus important est de ne pas se mettre en danger, écouter sa petite voix et assumer sa décision quand on refuse une proposition – quel que soit les raisons. Même si ce n’est pas fun, ce n’est pas grave.

Je voyage maintenant en couple. Je me rends compte que je m’appuie souvent sur mon conjoint et que je cherche moins à me dépasser. Et en fait, je trouve ça dommage, car finalement aller plus loin que ce qu’on croit être capable de faire, c’est une preuve de force et j’ai envie de continuer à aller de l’avant. À moi de faire le nécessaire et de ne pas déléguer en cas de difficulté. ?

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